Il pleuvait, c'était un temps de merde qui vous donnez envie de rester coincé dans votre lit toute la journée. Mais moi, je devais me lever, c'était obliger et je devais me lever maintenant. Parce que comme d'habitude, je venais de me réveiller dans le lit d'une inconnue, c'était quelque chose d'assez fréquent pour moi depuis quelques années. Je détestais ce que j'étais devenu, je ne me reconnaissais plus. Mais j'y ai été forcé. Par personne, mais j'en ai eu besoin, pour oublier. Et puis aujourd'hui, c'est devenu comme une habitude, une routine. J'avais juste besoin de quelqu'un pour satisfaire mes envies, pour être à mes côtés le soir en m'endormant. Je me releva sans faire de bruit du lit et enfila mes habits de la veille en vitesse pour éviter de réveiller la fille dont j'avais déjà oublier le prénom. Salop va! Et puis voilà, en un claquement de doigt j'avais disparu, et je priais pour ne plus jamais recroisser la route de cette fille, comme toujours. Je quitta les couloirs pour rejoindre le pont quand je tomba presque face à face avec cette fille.. Ses cheveux, ses yeux.. Sa façon de marcher, de sourire. Heather. à ce moment précis, je ressentais un pincement au coeur, pour je ne sais qu'elle raison.. Enfin si, je savais très bien pourquoi. Heather avait été la seule fille pour qui j'aurais tout donné. Trois ans. C'était le nombre d'année que j'avais passer sans la voir, sans avoir un message. J'avais changer tout mon mode de vie à notre rupture pour ne plus la voir. J'étais passé du romantique à l'enfoiré, je ne fréquentais plus seulement les boîtes d'Atlanta mais celle du monde entier pour éviter de croiser son chemin. Elle avait le nez fouré dans son téléphone et passa à mes côtés, sans même se retourner. Peut-être qu'elle ne se souvient même plus de moi. Mais sans même le réaliser, j'avais déjà attraper son bras. Ce n'était plus ma tête qui agissait mais mon corps. « Heather..? », abrutit, pourquoi t'as fait ça ? Le hasard, ce hasard à la noix à décidé de ne pas me laisser tranquille pendant cette croisière, d'abord Joanne, puis Heather celle qui.. Enfin, je me comprends. Elle se mis face à moi et c'est à ce moment précis que j'ai enfin put examiner son visage de plus près. Trois ans, trois ans que je ne l'avais pas vue sous cette angle, que ses yeux ne m'ont plus regardé. « Kayden. », elle avait retirée son bras comme si elle ne voulait pas que je la touche, puis elle parlait si.. froidement. Je respira un bon cou. « ça va.. depuis ? Puis, tu fais quoi ici..? ». J'avais l'air bête, mais je ne savais pas comment réagir, ce que je devais faire.. Ce n'était pas n'importe qui, c'était Heather, ma Heather, enfin, ce qu'elle était auparavant. « Oui, très bien, merci de t'en soucier, après trois ans. », elle était tellement froide, j'en avais presque la chair de poule.. Mais je la comprenais, j'aurais dut lui donner des nouvelles, mais j'avais pas le courage. Je connaissais la chanson, je serais certainement, surement même, retourner avec elle, et puis on se serait quitter, encore et encore.. Je préférais largement lui faire mal une fois d'un coup..« Je suis venue ici pour me relaxer. Et toi ? », qu'est-ce que je devrais lui répondre à cette question moi ? Que en trois ans j'avais déjà fait pratiquement le tour du monde et que j'avais embarquer sur le bateau pour finir ce que je n'ai pas achever ? Je devrais certainement aussi lui dire que dans chaque pays je me tapais une fille tout les soirs pour l'oublier en quelque sorte ? Non, je devais mentir. « Rien, je m'ennuyais à Atlanta alors je suis venue ici. », j'espérais qu'elle n'était au courant de rien sur ma nouvelle vie après notre rupture. Pour ne pas lui donner des explications, parce que je savais très bien comment était Heather, jalouse. « Je vois, je vois. », c'était tendu. Je crois qu'autant moi que elle, on ne savait pas quoi se dire. C'était un peu normale je supposes. Après tout, qu'est-ce qu'on pouvait se dire ? Rien. Je n'allais pas lui demander ce qui se passer dans sa vie sentimentale, je risques sérieusement de me prendre une gifle, bien que j'étais curieux de savoir si elle avait réussit à me remplacer, après tout. En trois ans, on peut en faire des choses. « Et sinon, tu deviens quoi ? », je posais des questions stupide, franchement. Mais je faisais tout mon possible pour faire durer la conversation et apparemment, ça fonctionner. « Je travaille, je vis près de ma meilleure amie. Je me tape des mecs de temps en temps et je ne vais jamais voir mon père en prison. Voilà tout ce que j'ai fait en trois ans. Tout ce que tu as raté. Et toi ? », elle se tapait des mecs de temps en temps. Je n'avais écouté rien d'autre de ce qu'elle disait, c'était comme ci tout c'était arrêté à cette partie la de sa phrase. Pourtant, je ne devrais pas m'étonner, elle n'allait pas rester bonne femme parce que je l'avais quitté. Non, ça s'en était sur. Je m'imaginais juste pas qu'elle allait me dire ça. « J'ai rencontré ma soeur, enfin, je sais plus trop si tu étais là à cette étape de ma vie tu vois. Puis sinon je fais pas grand chose, je bouges un peu partout dans le monde, je couches à droite, à gauche. Je fumes, je bois, fin tu vois le genre de vie quoi. », ça avait été plus fort que moi, j'avais eu besoin de lui renvoyer ses piques. « C'est cool alors. », elle s'en fichait. Alors au final, j'avais dis ça dans le vent. ça ne lui faisait strictement rien. Je commençais à me faire à l'idée qu'elle avait dut me remplacer, certainement. « Et tu n'as pas de copine ? Ça m'étonnerait de toi. », et voilà qu'elle aborde le sujet que je voulais à tout prix éviter. Non pas pour elle, je n'ai pas eu de copine depuis notre rupture mais plutôt pour moi en faite. Je m'attendais tellement à ce qu'elle me sorte le nom d'un abrutit de service. « Et bien faut croire que non. Tu vois, je préfères être libre, je fais ce que je veux, avec qui je veux. Mh, pourquoi ? T'as peur que je te remplace ? », j'avais toujours cette voix qui me donner l'air d'avoir confiance en moi, de me foutre de tout ce qui pourrais arriver.. « Tu fais ce que tu veux, moi je m'en fous complètement, et je n'ai pas du tout peur que tu me remplaces. », et bam, dans ta face Kayden. Mon coeur avait fait un bond, elle n'avait pas peur parce qu'elle m'avait oublier. J'étais tellement con d'avoir penser une seconde que j'avais put lui manquer, qu'elle aurait toujours été amoureuse de moi au point de jalouser chaque fille qui m'approche. J'aurais du me souvenir que ce n'était pas son genre, d'attendre. « Et sinon, tu viens d'où comme ça ? », j'en avais complètement oublier la pluie et d'un geste presque instinctif, je pris le bras d'Heather et l'attira avec moi sous le préau. « De Los Angeles, et toi ? », je baissa mon regard vers son téléphone, il la préoccuper beaucoup avant que je ne lui parle et j'étais tellement curieux de savoir avec qui elle parlait.. Elle ne retira pas son bras de mon poignet, j'en profita pour ne pas lâcher son bras, desserrant ma main pour éviter de lui faire mal. « Atlanta, comme toujours. T'es venue toute seule ? », oui, j'étais curieux. Mais si elle n'était pas seule, elle sera certainement avec quelqu'un qui compte pour elle. Son copain, peut-être ouais. Kayden, arrête de te faire des films tout seul. « Non, je suis avec quelqu'un. C'est un homme que j'ai rencontré il y a trois mois. C'est un garçon charmant, tu verras. Il est très gentil, et amoureux, aussi. », mon visage c'était crispé un peu plus quand elle avait dis qu'il était amoureux. Elle avait presque insisté sur le mot, qu'est-ce qu'elle croyait ? Que moi je l'aimais pas ? Je lâcha son bras et fit un pas en arrière. « Je blague. Je suis venue seule, car je suis seule. Et toi ? », je fronça légèrement les sourcils. Quel humour. « Ahah, c'était trop marrant. Je suis venu seul aussi. », « Franchement, oui, tu aurais vu ta tête... » elle sourit et j'avais l'impression que elle s'était légèrement calmer. Elle s'avança à nouveau vers moi et je posa mon regard sur elle. « Et tu vas faire quoi de ta journée . », qu'est-ce que je vais faire ? Bonne question tiens, je savais absolument pas ce que j'allais faire. Je tourna le visage pour regarder l'horizon, comme pour.. réfléchir. « A la base, je comptais dormir là tu vois parce que j'étais pas dans ma.. fin voilà quoi. Et ce soir je sortirais certainement avec une amie. Et toi ? », « Pourquoi es-tu devenue comme ça ? Qu'est-ce qu'il reste de l'ancien Kayden ? Si c'est comme ça que tu es devenue, je suis contente que tu m'ait laissé alors. ». Je plongea mon regard dans le siens en me raclant la gorge, j'avais une boule au ventre sans savoir pourquoi. Pourquoi j'étais devenue comme ça ? Elle voulait vraiment le savoir. « Mon père est mort, enfin, tu le savais ça. J'arrivais pas en me remettre, et puis toi t'étais la.. A toujours faire ta jalouse, à toujours être égoïste avec les autres. Pas avec moi.. Mais avec les autres. », je la regardais respirant un grand coup avant reprendre. « Et puis je t'ai quitté, parce que je pensais que c'était la meilleure chose à faire. Et non ça l'était pas. J'ai essayer de t'oublier en buvant, j'ai coucher avec des meufs que je connaissais depuis deux minutes. Et au final, peut-être que je me suis habitué à cette vie. », je continuais de la regarder, les sourcils légèrement froncé. « Et tu crois que j'ai fait quoi moi ? Tu crois peut-être que ça a été facile ? Mon père est en prison, en prison tu comprends ? Et ma mère... Je n'ai pas de mère ! Bordel, j'étais dans un orphelinat encore, quand tu m'as laissé. Et pourtant, je ne suis pas allé me saouler la gueule et coucher avec un mec différent tous les soirs, moi, je n'ai pas autant changé. Pourtant, j'étais mal, et amoureuse. Eh oui, je suis jalouse, mais c'est ma façon d'être, et c'est comme ça. ». Je le savais tout ça, je connaissais les moindres détails de sa vie. Mais je n'avais rien demander moi, j'ai jamais voulu lui faire mal. Je la regarda encore pendant un long moment avant de baiser la tête préférant éviter son regard. Je me pince les lèvres entre elle un instant en réfléchissant. « Faut croire qu'on a pas tous la même façon de tourner la page Heather.. », « Oui, faut croire. Et faut aussi croire que pas tout le monde l'a tourné, la page. ». J'avais directement levé la tête suite à sa phrase, et merde j'ai dis n'importe quoi là. Elle se retourna, et croyant qu'elle allait s'en aller, je lui pris le bras avec une de mes mains. « Heather je.. Je voulais pas dire ça.. » sans plus attendre, elle se met fasse à moi. La voir pleurer à cause de moi, ça me faisait.. Mal ? « Laisses tombé. Je suis désolé, je n'aurais pas dû dire des choses comme ça. Tu as faits ta vie et j'en suis heureuse. », je savais très bien qu'elle n'en penser pas un seul mot, elle ne l'aurait pas dit sinon. « Alors pourquoi tu pleures ? », j'essuie d'un revers de main les larmes sur sa joue. « Je... Parce que je suis une idiote. », je ris légèrement à sa remarque alors qu'elle sourit. J'avais l'impression d'être retourner il y a trois ans de ça, à nos petits disputes de couple.. Autant ça pouvait m'énerver auparavant, autant aujourd'hui ça me manque presque.. « Mais non... », je retira ma main de sa joue ainsi que mon autre main de son bras en souriant en coin. « Dis, tu as quelque chose à faire là ? Tu veux aller te coucher ? Parce que, je vais sûrement aller prendre un petit déjeuner... Tu veux qu'on y aille ensemble ? », je mourrais d'envie de lui dire oui. Mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas me réhabituer à sa présence. C'était déjà assez compliqué de l'avoir face à moi à l'instant même. « Je vais allez dormir, je suis vraiment fatigué, puis j'ai des trucs de prévu ce soir, faut que je sois en forme.. », « Bien, d'accord, alors bonne fin de nuit. ». Je souffle un bon cou et essais de me retenir par tout le moyen possible de dire un mot de plus qui pourrait la retenir. Je resta donc là, à la regarder s'éloigner avant de me partir à mon tour.

UC

« Tut, tut, tut, tut. » Bordel, mais c'est quoi ce truc .! J'essayais de chercher à tâtons l'objet qui avait eu l'audace de me réveiller. Ah... Mais c'est quoi ça . Mon téléphone ? Ah oui, Sarah, je devais l'appeler hier soir, mais je n'avais pas eu le temps... Quelle heure il est, d'ailleurs ? On est quel jour ? Mon Dieu, je veux dormir ! J'approche mon téléphone de mes yeux, comme une petite vieille. Bon, pas de jugement trop hâtif, j'ai sommeil, et c'est le matin. Je n'ai pas Sarah... C'est un numéro que je ne connais pas... Je verrais ça, après. Je pose mon téléphone sur la table de nuit et, maintenant que je suis réveillée, me lève. Rapidement, je m'habille, me coiffe et me maquille. Comme d'habitude quoi. De toute façon, je n'ai pas besoin de ça pour être belle. La beauté naturelle, Baby. Je quitte ma cabine, mon téléphone en main. Voyons voir, mais qui m'a réveillé si tôt. Enfin, quand je dis tôt... Je me comprends. Aller, je regarde le message. « Bonjour Heather, comment tu vas depuis le temps ? J'ai pensé à toi ce matin, j'ai trouvé une photo de notre troisième ! Je parie que tu n'as pas changé. Mais moi, oh mon Dieu... Bref, appelle-moi, si tu veux, on pourra discuter. » Hm... De la troisième ? Genre je vais me souvenir de cette personne, alors que j'ai supprimé tous les numéros qui ne me servaient à rien. Putain, mais c'est qui ? Oh est puis, merde. « Euh... Salut. C'est cool tout ça, mais... C'est qui ? », tout en douceur et puis... on sait jamais, si je n'aime pas cette personne, je pourrais tout simplement ignorer ses textos. Je lève la tête deux minutes, juste le temps de voir que le temps est à vomir, avant de la replonger dans mon téléphone, alors qu'il vient de biper. « C'est Jordan, je vois que tu es toujours la même... », non, son message n'est pas terminé, je n'ai tout simplement pas le temps de lire la suite, vu qu'un balourd va agripper le bras. Mais qu'est-ce qu'ils me veulent tous, à la fin ? « Heather... ? ». Cette voix. Sa voix, à lui. Non, ce n'est pas possible. Je me retourne. Oh mon dieu, c'est bien lui, Kayden. Mais qu'est-ce qu'il fait là. Je retire mon bras, avant de le regarder dans les yeux. « Kayden. » Mon Dieu, mais c'était une blague. Et mon téléphone qui n'arrêtait pas de vibrer dans ma main, on aurait dit que tout avait était coordonnée pour me rendre nostalgique. Mais lui. Lui... Pourquoi lui ? J'aurais très bien pu tomber sur quelqu'un d'autre, un ami, même quelqu'un que je déteste, mais pas lui... Pas la personne qui m'a encore plus brisé le cœur que ce qui l'était déjà. Certes, c'était de ma faute, mais il ne m'avait pas donné de nouvelles pendant trois ans, et ça, c'était le pompon. « ça va... depuis ? Puis, tu fais quoi ici . ». Que dire ? Je ne savais même pas pourquoi j'étais ici, ça met venu sur un coup de tête et puis... Roh, pourquoi se justifier ? « Oui, très bien, merci de t'en soucier, après trois ans. » Bam, froide. Je n'en revenais même pas moi-même de la façon dont j'avais réussie à lui parler. Même si mon cœur semblât se déchirer une nouvelle fois, je n'y fis pas attention. « Je suis venue ici pour me relaxer. Et toi ? » Je m'étais un petit peut calmer, mais la rancœur était toujours là et ça s'entendait dans mon timbre de voix. « Rien, je m'ennuyais à Atlanta alors je suis venue ici. » Et bien évidemment, fallait qu'ils prennent le même bateau, au même moment. C'était assez comique comme situation, à vrai dire, mais franchement, je n'avais pas du tout envie d'en rire. Le revoir était un tel choc que dans tout mon corps, ça hurlait. J'étais partagée entre l'envie de lui foutre une bonne grosse baffe, ou celle de lui sauter au cou et de l'embrassait. J'opta pour aucune des deux et hocha la tête. « Je vois, je vois. ». Je n'avais rien à dire, rien à lui dire. « Et sinon, tu deviens quoi ? » Rien. Je ne devenais pas . J'avais un travail minable, un père en prison et une mère sûrement morte. Oui, d'accord, je couche de temps en temps avec le voisin de Sarah, ma meilleure amie, mais rien de très intéressant. Je fais juste ça pour passer le temps. Pour lui pourrir la vie, pour que quelqu'un d'autre sache ce que c'est que l'amour, mais ce n'est qu'un passe-temps, qu'un jeu, un jeu dont j'étais lassée. « Je travaille, je vis près de ma meilleure amie. Je me tape des mecs de temps en temps et je ne vais jamais voir mon père en prison. Voilà tout ce que j'ai fait en trois ans. Tout ce que tu as raté. Et toi ? » Je ne savais même pas pourquoi je lui disais ça, j'étais fatiguée et il m'avait fait raviver tellement de souvenirs... « J'ai rencontré ma soeur, enfin, je sais plus trop si tu étais là à cette étape de ma vie tu vois. Puis sinon je fais pas grand chose, je bouges un peu partout dans le monde, je couches à droite, à gauche. Je fumes, je bois, fin tu vois le genre de vie quoi. » Il ne se souvenait même plus si elle était avec moi . Mais quel con. Mais... Mais comment? Raaah, il m'énerve tellement a essayé de faire le beau, le fier. « C'est cool alors. » Mais euh... Attendez... Comment ça il couche à droite, à gauche ? C'est une blague, c'est ça ?Je m'imaginais bien ce qui allait ce passer, mais que ça fasse aussi mal, Nan. Il avait peut-être une copine, rencontrer l'amour fou, me remplacer, qui sait ? « Et tu n'as pas de copine ? Ça m'étonnerait de toi. ». J'avais dit ça d'un naturel que je m'en étais surprise. « Et bien faut croire que non. Tu vois, je préfères être libre, je fais ce que je veux, avec qui je veux. Mh, pourquoi ? T'as peur que je te remplace ? » Oui. Bien sûr, j'ai peur que tu me remplaces, espèce de crétin. Je secoue la tête et hausse les épaules, dans une expression d'indifférence, alors qu'au plus profond de moi, je jubile. Je me suis toujours demandé s'il pensait à moi, des fois, le soir, dans le noir, dans son lit. Quand il n'est pas avec une de ses salopes, bien évidemment. C'est-à-dire rarement. J'espère, au fond, qu'il ne me remplacera jamais... « Tu fais ce que tu veux, moi je m'en fous complètement, et je n'ai pas du tout peur que tu me remplaces. ». Faux. Plus je parlais, plus j'inventais des mensonges aussi gros les uns que les autres. Était-il idiot au point de penser qu'il ne m'avait pas manqué ? Pendant la première année et quelques mois après, j'étais vraiment très mal. D'ailleurs, j'étais dans ma période de guérison là. Pourquoi faut-il qu'il gâche toujours tout, sérieusement ? « Et sinon, tu viens d'où comme ça ? ». Rapidement, je répondis « De Los Angeles, et toi ? », peu longtemps après, il me prit par le bras et m'attira sous le préau. Mince, la pluie. J'avais complètement oublié. Quelle conne. Tout ça c'est encore à cause de lui. Je soupira silencieusement, ne retirant pas, comme précédemment, mon bras de sa poigne. À mon tour, je regardai un instant mon téléphone. Sarah avait essayé de m’appeler. Je le rangeai dans ma poche, avec ma main libre, car oui, même s'il a desserré sa main, il gardait son poignet agrippant son avant-bras. Je ne dis rien. « Atlanta, comme toujours. Tu es venue toute seule ? » Oui. Non, faut le faire marcher un peu, aller ma petite Heather, faut rire dans la vie. « Non, je suis avec quelqu'un. C'est un homme que j'ai rencontré il y a trois mois. C'est un garçon charmant, tu verras. Il est très gentil, et amoureux, aussi. », n'importe quoi, quelle conne je fais moi, mais c'est assez comique, de voir sa tête en cet instant. « Je blague. Je suis venue seule, car je suis seule. Et toi ? », « Ahah, c'était trop marrant. Je suis venue seule aussi. », je me mis à sourire. « Franchement, oui, tu aurais vu ta tête... ». Mon sourire s'élargit encore, alors que je fais un pas en avant, pour que l'on soit à la même distance que précédemment. Et, plus le temps passait, plus je me détendais. Il avait toujours eu un effet apaisant sur moi, c'est vrai. « Et tu vas faire quoi de ta journée . ». Question idiote. « A la base, je comptais dormir là tu vois parce que j'étais pas dans ma.. fin voilà quoi. Et ce soir je sortirais certainement avec une amie. Et toi ? » Il n'était pas dans sa chambre . Et il comptait encore sortir avec une fille cette nuit . Il avait tant changé que ça . Que restait-il du Kayden que j'aimais tant, de celui qui me faisait rire, oublier mes soucis, qui était romantique et tellement gentil... Il n'en restait rien . « Pourquoi es-tu devenue comme ça ? Qu'est-ce qu'il reste de l'ancien Kayden ? Si c'est comme ça que tu es devenue, je suis contente que tu m'ait laissé alors. » Je soupirai, ça me faisait tant de mal de le voir comme ça. « Mon père est mort, enfin, tu le savais ça. J'arrivais pas en me remettre, et puis toi t'étais la.. A toujours faire ta jalouse, à toujours être égoïste avec les autres. Pas avec moi.. Mais avec les autres. » Ahah. Moi je n'avais plus rien, plus de mère ni de père, et il le savait très bien, pourtant, je n'avais jamais pensé à coucher avec un mec différent tous les soirs, enfin, après tout, c'était sa vie et je n'avais pas à m'en mêler. «Et puis je t'ai quitté, parce que je pensais que c'était la meilleure chose à faire. Et non ça l'était pas. J'ai essayer de t'oublier en buvant, j'ai coucher avec des meufs que je connaissais depuis deux minutes. Et au final, peut-être que je me suis habitué à cette vie. » Je secouai la tête. « Et tu crois que j'ai fait quoi moi ? Tu crois peut-être que ça a été facile ? Mon père est en prison, en prison tu comprends ? Et ma mère... Je n'ai pas de mère ! Bordel, j'étais dans un orphelinat encore, quand tu m'as laissé. Et pourtant, je ne suis pas allé me saouler la gueule et coucher avec un mec différent tous les soirs, moi, je n'ai pas autant changé. Pourtant, j'étais mal, et amoureuse. Eh oui, je suis jalouse, mais c'est ma façon d'être, et c'est comme ça. », toute la colère était remontée en moi. Et j'étais jalouse de ces pétasses qui couchent tous les soirs avec lui. « Faut croire qu'on a pas tous la même façon de tourner la page Heather.. » Je sentis les larmes montées et mes joues me brûlaient. Mais je ne devais pas. Putain, pourquoi je suis autant sensible, merde ? Je ne baissai pas la tête, et malgré mes larmes au bord des yeux, je gardais la tête rivée sur la sienne, qui était baissée. « Oui, faut croire. Et faut aussi croire que pas tout le monde l'a tourné, la page. », merde, je devrais vraiment avoir la force de fermer ma gueule, des fois. Je fais volte-face. Je ne veux pas qu'il voie, qu'une fois de plus, je n'ai réussi à retenir cette larme brûlante qui coule sur ma joue. « Heather je.. Je voulais pas dire ça.. » Il me prend le bras. Non, laisse-moi... Je ne peux pas parler, sinon... Je ne sais pas quoi faire, de toute façon, il m'a vu dans toute situation... Je me retourne, mais évite à tout prix son regard, je ne veux pas le croiser... « Laisses tombé. Je suis désolé, je n'aurais pas dû dire des choses comme ça. Tu as faits ta vie et j'en suis heureuse. », faux. « Alors pourquoi tu pleures ? » Merde, il a vu. Je lève les yeux vers lui, distante. « Je... Parce que je suis une idiote. », je souris légèrement, alors qu'il passe une de ses mains sur ma joue. J'en ai presque des frisons. « Mais non... » Mais si...M'enfin, je lui souris, mes larmes ont déjà disparu, ça me rappelle tellement de choses.. « Dis, tu as quelque chose à faire là ? Tu veux aller te coucher ? Parce que, je vais sûrement aller prendre un petit déjeuner... Tu veux qu'on y aille ensemble ? », quelle idiote. Pourquoi j'ai fais ça ? «Je vais allez dormir, je suis vraiment fatigué, puis j'ai des trucs de prévu ce soir, faut que je sois en forme.. » Pfff... Je suis trop conne pour pensé qu'il allait accepter. J'ai l'air bien conne comme ça, maintenant. « Bien, d'accord, alors bonne fin de nuit. ». C'est bien, maintenant, ignore l'et barre-toi, ouais, c'est ce qu'il faut faire. Je fais une fois de plus volte-face, et cette fois-ci, commence à partir.